Khipus
La petite histoire
Comprendre simplement
Domaines de présence
Son interprétation dans l'avenir
Les références
Mais encore …
by Pepe ©
 
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La petite histoire  Up Page
Origine de la civilisation Inca
L'empire inca a bâti de somptueuses cités. Il a imposé sa loi à des dizaines de tribus qui n'avaient pourtant rien en commun. Au moment de la conquête espagnole, en 1532, la civilisation inca dominait le Pérou, une grande partie de l'Équateur, l'ouest de la Bolivie, le nord-ouest de l'Argentine et la moitié nord du Chili actuels.
 
Pas d'écriture ? Naïveté de nos "grands historiens"
Pourtant, ce peuple ne savait pas écrire. C'est du moins ce que l'on croyait jusqu'ici, faute d'avoir retrouvé les traces de quelconques caractères ou pictogrammes auxquels rattacher un sens. Du coup, une grande partie des anthropologues ont relégué les Incas au rang de civilisation mineure. Indignes de se mesurer aux grandes civilisations chinoise, mésopotamienne, romaine ou encore maya.

Comprendre simplement  Up Page
Perspicacité et lucidité d'un anthropologue
Mais voilà qu'un scientifique veut nous faire changer d'avis sur ce peuple mystérieux. Gary Urton, professeur d'anthropologie à l'université Harvard aux États-Unis, a étudié pendant plus de 10 ans des cordelettes nouées baptisées khipus et dont les Incas se servaient comme système de comptabilité. Il affirme y avoir décelé un système d'écriture sans équivalent dans le monde. "J'ai tenu entre mes mains, observé et comparé environ 450 khipus. J'ai acquis la certitude que ces cordes racontent l'histoire des Incas", explique-t-il. Il a publié ses conclusions dans un numéro récent de la revue Science (octobre 2003 ?).

Domaines de présence  Up Page
Comptabilité au moyen des cordes
On savait déjà grâce aux premiers conquérants espagnols que les Incas utilisaient les khipus pour enregistrer certaines statistiques propres à chaque village. "Le nombre d'habitants, la compatibilité des tributs payés au reste de l'empire étaient consignés dans la manière de nouer les cordelettes", explique Claude Chapdelaine, professeur d'anthropologie à l'Université de Montréal. Les anthropologues savent même déchiffrer ces nombres en forme de noeuds. C'est ce qui a intrigué Gary Urton. "Lorsqu'on lit le nombre "380" dans un khipu, il est logique de supposer que le terme qui s'y rapporte est inscrit juste à côté. Ce 380 correspond-il à un nombre de morts dans l'année, un nombre d'habitants dans le village, un nombre de naissances, le montant d'une taxe? Ces informations sont sûrement inscrites quelque part dans la même corde", avance t-il.
 

Système d'écriture bunaire ?
Le chercheur n'a pas encore découvert le code qui lui permettrait de lire ces informations. D'ores et déjà, toutefois, il pense que les Incas utilisaient un système d'écriture binaire. "Les khipus peuvent se résumer en une succession de décisions à double choix. Les cordes sont en coton ou bien en laine. Quand on débute un noeud, on peut faire glisser la corde vers la droite ou bien vers la gauche, puis continuer vers le haut ou vers le bas, etc. En tout, j'ai dénombré sept étapes qui autorisent chacune deux décisions. Je pense que des informations se cachent derrière ce système, suivant le même principe que l'informatique." Quand on tape un texte sur un ordinateur, les lettres de notre clavier sont transformées par des puces électroniques en une suite de "0" ou de "1". Chaque lettre de notre alphabet occidental est traduite en une séquence de huit chiffres et stockée sous cette forme dans notre ordinateur. Pour Gary Urton, c'est ce qui devait se passer lorsqu'un "gardien de khipu" - l'équivalent du scribe égyptien - écrivait en nouant ses cordelettes.

Son interprétation dans l'avenir  Up Page
Sous le joug des gardiens de khipus
"Gary Urton est l'un des meilleurs chercheurs travaillant dans les Andes," considère Claude Chapdelaine. "Je crains malheureusement que ses conclusions ne restent longtemps conjecturales, étant donné qu'aucun manuscrit expliquant un quelconque code d'écriture n'a été retrouvé. C'est d'ailleurs logique", poursuit-il:"Si les khipus servaient bel et bien à enregistrer des renseignements nécessaires à l'administration des villages, les gardiens des khipus avaient tout intérêt à ne pas divulguer leur savoir. Ils avaient ainsi plus de chances de conserver leur pouvoir face au reste des villageois "illettrés"."
 
A la recherche du khipu de Rosette
La seule façon de prouver cette nouvelle thèse serait, selon Gary Urton, de dénicher un khipu qui donnerait aux anthropologues la clé du système, comme la pierre de Rosette a permis de découvrir le sens des hiéroglyphes égyptiens. Lorsque les premiers Espagnols sont arrivés au Pérou, les Incas leur auraient expliqué que des récits était inscrits dans les cordelettes. Certaines de ces histoires "lues" à l'époque par des gardiens de khipus ont même été traduites en espagnol et consignées dans des manuscrits qui ont traversé les âges. "Aujourd'hui, il existe entre 12 et 15 récits racontés par les gardiens de khipus et traduits en espagnol. Le "khipu de Rosette" pourrait donc être l'établissement d'un lien particulier entre l'un de ces récits et une corde nouée", espère l'anthropologue.
 
De ce côté-là pourtant, les chances des chercheurs sont minces. La civilisation inca a produit plusieurs milliers de khipus. Après l'arrivée de l'envahisseur espagnol, les Incas ont d'abord continué d'enregistrer dans ces cordes les tributs qu'ils payaient à l'envahisseur, poursuit Gary Urton. Lorsqu'un désaccord survenait, les gardiens de khipus se rendaient au tribunal avec leurs cordelettes pour prouver leur bonne foi. Mais les juges espagnols ne savaient pas déchiffrer les noeuds et ont commencé à s'en méfier. Ils ont fini par ordonner leur destruction systématique. Il faut croire que ces ordres ont été bien appliqués puisqu'il ne reste plus aujourd'hui que 600 khipus éparpillés dans quelques musées et collections privées.

Les références  Up Page
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Je crois que, si les êtres humains que nous sommes ne parviennent pas toujours à évoluer comme ils le souhaiteraient _à s'épanouir professionnellement, sentimentalement et sexuellement (ce que j'appelle les "trois pôles d'intérêts", en psychologie)_ c'est parce qu'il y a des barrages qui entravent leur désir d'accéder à un rêve inachevé. Je pars du principe que tout est possible, à condition de s'entourer de gens qui nous poussent à croire en nous.
 
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Mais encore …  Up Page
Ce que vous avez toujours voulu savoir
La thèse toute neuve de l'anthropologue laisse encore sceptiques beaucoup de ses collègues. Mais Gary Urton ne s'en émeut guère. Il vient de recevoir un financement de la Fondation nationale des sciences des États-Unis, qui lui permettra d'enregistrer dans une base de données toutes les caractéristiques déjà décelées dans les khipus. Son but est de partager ses travaux avec le plus grand nombre de spécialistes. C'est le meilleur moyen, dit-il, pour qu'un jour enfin le mystère des Incas soit dénoué.