Les statues du monastère
(White island, Irlande)
La petite histoire
Comprendre simplement
Domaines de présence
Son interprétation dans l'avenir
Les références
Mais encore …
by Pepe ©
 
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La petite histoire  Up Page
Situé sur une île du Lower Lough Erne, un lac du comté de Fermanagh, le sanctuaire de White Island comprend une église de style roman agrémentée d'une arche de même style, et huit statues représentant des personnages qui, ne cessent d'alimenter les hypothèses les plus variées.
Le monastère de White Island remonte aux origines de l'apparition de l'institut monastique dans l'île, c'est-à-dire dès le VIe siècle. On ignore tout du saint fondateur et du nom de l'île, qui restent un mystère. L'église de forme rectangulaire qui s'y trouve actuellement remonte au XIIe siècle. La porte en forme d'arche est l'un des rares vestiges de ce genre en Irlande du Nord. Elle a été restaurée en 1928, ainsi que le reste de l'église.
Des travaux entrepris en 1959 ont montré qu'une église en bis avait précédé l'actuelle église en pierre. Cela n'a rien d'exceptionnel car les premières églises irlandaises étaient en bois et n'ont pas survécu à cause de la fragilité du matériau.

Comprendre simplement  Up Page
La Symbolique des statues
J'exposerai ici, deux hypothèses qui ont fait parler d'elles.
Le révérend Desmond O'Driscoll, relayé par R.A.S. Macalister, avait vu dans ces statues des représentations des sept péchés capitaux. L'allure monastique de cinq au moins des personnages contredit cette explication. L'attribution des sept péchés capitaux [respectivement: luxure, paresse, (huitième statue ...), gourmandise, avarice, orgueil, colère, envie] aux sept statues découvertes, fait figure de pure spéculation. Leur hypothèse est totalement dénuée de sens. Je ne vois aucunement comment on peut tenir un raisonnement rigoureux, lorsque, à la lueur de la première statue, d'une femme qui se tient les entrecuisses (je vous rassure, elle ... sourit, enfin j'espère !) pourrait représentait la "luxure" ? Si je vous dis que la statue n°7 représente la "colère" [si vous réussissez à m'en convaincre, alors là, je me fais révérend pour bonnes sœurs (sourire)].
D'autre part, la dernière statue découverte en 1958 conforte l'idée qu'elles représentent tout simplement le personnel d'un monastère irlandais du haut Moyen-Age. D'autant plus que cette dernière découverte porte à huit le nombre des statues, mettant à bas le septénaire invoqué par les deux savants.

Domaines de présence  Up Page
L'hypothèse d'Ellen Ettlinger voit dans ces statues des contemporains de saint Patrick. Ellen Ettlinger commet par ailleurs une erreur en faisant de Patrick un moine alors qu'il était évêque breton attaché à la tradition romaine, par conséquent, il n'avait pas de raison de porter une tonsure.
Toutefois, son erreur s'explique par le fait qu'elle base ses données sur le témoignage de la "Vita Tripartita", un écrit postérieur à la mort de saint Patrick de plusieurs siècles, témoignant de la situation de l'église monastique qui a suivi la mort du saint. Une critique des sources patriciennes lui aurait évité cet anachronisme malheureux.
 
Nouvelle interprétation
La description des statues a mis en lumière un certain nombre d'éléments qui appartiennent à l'univers monastique. C'est la raison pour laquelle il semble plus raisonnable de penser qu'elles représentent le personnel d'un monastère irlandais. On reconnaît l'abbé dans la statue n°3 tandis que la n°4 est un lecteur-psalmiste, la n°5 le cuisinier et la n°6 le compiste. En suivant l'hypothèse de Françoise Henry qui a vu un manuscrit dans la n°2, on peut envisager qu'il s'agit d'un moine copiste tenant entre ses mains un rouleau de parchemin. Les autres statues sont incomplètes et ne permettent pas de tirer la moindre conclusion.
La statue n°1 ose problème. Elle se singularise dans la mesure où elle ne porte pas de vêtement monastique. Sans écarter l'hypothèse qu'il s'agisse d'un sheeela-na-gig, représentation courante dans les anciens édifices religieux d'Irlande et de Grande-Bretagne, on peut aussi y voir la personnification de l'acédie (paresse), péché typiquement monastique.

Son interprétation dans l'avenir  Up Page
Statue n°1 (Un sheela-na-gig)
Cette statue est la première à avoir été décrite par un archéologue. George Petrie en a donné une description détaillée à la Royal Irish Academy en 1844. Il la considérait comme un de ces être tératologiques (êtres malformés) connus en Irlande sous la désignation de sheela-na-gig. Cependant, il faut reconnaître qu'elle s'écarte du modèle courant dans la mesure où elle n'est pas nue mais porte un vêtement et ses jambes sont croisées, ce qui constitue une autre anomalie. Tout comme l'expression du visage est assez étrange. Les yeux sont ouverts et la bouche s'étire en une sorte de ligne qui se termine par des joues gonflées.
Les Sheela-na-gig
Les Sheela-na-gig sont des statues représentant des femmes qui exhibent leur sexualité. On les rencontre sur des murs, des abbayes, des couvents, des églises, des piliers et d'autres édifices en Irlande, en Angleterre, en Ecosse et au Pays-de-Galles, mais également en d'autres parties de l'Europe. On les trouve sous des formes et des tailles variées, mais toutes présentent la même caractéristique: celle d'exhiber des organes génitaux aux proportions exagérées et souvent tenus ouverts par les mains. La plupart datebt du Moyen-Age.
Le nom de sheela-na-gig est probablement tiré de la langue irlandaise. Les deux traductions les plus communes sont "Sile na gCioch" ("sheela des seins") ou Sile-ina-Giob ["sheela (assis) sur sa croupe].
Les interprétations de ces figures se répartissent généralement en quatre catégories principales: icônes de fertilité, avertissements contre les péchés de la chair, représentation d'une divinité de l'ancienne trinité celtique, ou encore protection contre le mal.
 
Statue n°2 (Un moine copiste)
 

La statue n°2 représente un personnage assis qui tient entre ses mains un objet rectangulaire. D. Lowry-Corry y voit un livre ou un reliquaire. Françoise Henry a proposé d'y voir un parchemin. Il porte un vêtement à manches courtes avec un col et un large ourlet au bas qui fait penser à un dalmatique copte.Les fragments intacts du haut du crâne laissent deviner une tonsure à la manière celte.
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Statue n°3 (Un abbé ou un évêque)
 

Concernant la troisième statue, le doute n'est pas permis. Il s'agit d'un ecclésiastique, un évêque ou plus vraisemblablement un abbé de monastère. Il tient en effet dans la main droite une crosse abbatiale et dans la main gauche une cloche de petite dimension, typique du monarchisme irlandais (voir la cloche dite de saint Patrick conservée au National Museum of Ireland, à Dublin).
Celui-ci porte parcontre un vêtement à manches longues qui ressemble à une cape, sans doute une tunique. Le col est identique à celui de la figure précédente, de même que le large ourlet au bas. La tunique est fendue d'une bande médiane qui la partage en deux et un capuchon semble recouvrir la tête à la manière d'une coule.
La présence du voile s'explique peut-être par un choix délibéré de l'artiste qui a voulu représenter son sujet sous les traits d'un ermite ou anachorète. Les anachorète étaient très en vogue en Irlande du VIII au Xe siècle et il s'en trouvait dans la région qui entoure Lough Erne. Par ailleurs, plusieurs grandes croix irlandaises portent des scènes évoquant la tentation de saint-Antoine ou des scènes de la vie de saint Paul l'ermite.
Françoise Henry a noté "qu'une figure semblable au point de vue iconographique a été sculptée en très bas-relief sur l'une des faces d'un pilier qui pouvait être aussi une sorte de support, à Killadeas, également sur la rive du Lough Erne" (L'art irlandais, II, page 282). Notons encore que cette statue est la dernière en date à avoir été découverte. Ce n'est qu'en 1958 qu'elle a été tirée de la terre où elle reposait depuis des siècles.
 

Statue n°4 (Un moine plasmiste) La quatrième statue représente un homme debout vêtu comme le précédent. On peut voir, accroché au côté gauche, une sorte de sacoche qui contenait probablement un ouvrage, en particulier le Psautier, un usage très courant dans le monarchisme irlandais. A la main droite, un objet filiforme, semblant représenter une flûte à cause de sa forme effilée et d'imperceptibles cavités qui pourraient être les trous.

Statue n°5 (Un cuisinier) La statue n°5 porte des cheveux bouclés et un habit d'ecclésiastique. L' artiste a clairement représenté un persnnage au travail: on notera qu'il tient par le cou des volatiles et qu'il a retroussé ses manches. Sans doute s'agit-il d'un moine cuisinier.
Statue n°6 (Un moine cupiste) Comme la précédente, la statue n°6 porte les cheveux bouclés et un habit d'ecclésiastique. Il est probable que l'objet tenu dans la main droite puisse être une carte du ciel sous forme planisphère, objet indispensable à un moine compiste ? De même, la prétendue broche pourrait s'avérer être un outil pour déterminer la position des astre.
 

 

 

 

 
Statue n°7 & 8
La septième statue, se présente sous la forme d'un bloc de pierre plus mince que les autres. Il a été réduit par retranchement ne laissant subsister que deux blocs séparés par une rainure, ultime vestige du cou. L'hypothèse de nos deux farfelus (Macalister et O'Driscoll), suggèrent quant à eux, que cette statue est "une œuvre achevée" et, par élimination, O'Driscoll, y voit la représentation de la colère...
 

 

 

 
Dieu Janus
Sur l'île Boa Island, en Irlande, on peut y découvrir la double statue du dieu Janus.
A côté de ces sept statues a été ajoutée un visage à la mine austère, sans doute sculpté à une date postérieure. Les yeux sont ovales et peut-être fermés, tandis que la chevelure se rapproche de celles des statues 5 et 6.

Les références  Up Page
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