Langage intérieur
La petite histoire
Comprendre simplement
Domaines de présence
Son interprétation dans l'avenir
Les références
Mais encore …
by Pepe ©
 
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La petite histoire  Up Page
Alain Morin développe l'idée que sans langage intérieur les êtres humains ne pourraient pas être conscients. Alain Morin est professeur en sciences du comportement au Collège du Mont-Royal, à Calgary, Canada.
 
Origine, raisons, hasard
Que se passerait-il si par un mécanisme quelconque un être humain se voyait subitement privé de la capacité de se parler à lui-même en silence, c'est-à-dire à l'intérieur de sa tête? Des observations faites par un psychologue, Scott Moss, ayant subi une attaque cérébrale lui ayant fait perdre momentanément l'aptitude à tous langages lui a fait comprendre qu'avec la perte du langage intérieur il avait perdu la conscience de soi, notamment l'aptitude à se situer dans le passé et le futur. Il se bornait à "exister". Il continuait à percevoir et ressentir certaines choses, mais vaguement.

Comprendre simplement  Up Page
Conscience
Le langage intérieur permet d'identifier et de traiter les informations relatives à l'expérience mentale du soi. A un niveau supérieur de conscience, le dialogue que nous entretenons avec nous-mêmes est ce qui nous rend conscient de notre existence. On doit alors se demander comment le langage intérieur peut créer la conscience de soi.

Domaines de présence  Up Page
Inconscient
L'hypothèse d'Alain Morin est que le langage intérieur prolonge les échanges sociaux à base de langages qui rendent l'individu conscient d'exister au sein d'un groupe. Nous reprenons, dit-il, dans le cadre d'une relation avec nous-mêmes les considérations que les autres nous adressent à propos de nous: "tu es trop imaginatif, tu es paresseux, etc.". Celles-ci, même si nous ne les partageons pas, nous aident à construire de nous-mêmes une image objective. Ainsi nous entretenons un dialogue avec autrui qui nous permet de mieux construire ou justifier notre propre personnalité.
 
Si l'environnement social est indispensable à l'identification du soi, il ne suffit pas. Seul le langage intérieur nous permet d'entrer dans les précisions indispensables à l'élaboration de la conscience de soi complexe qu'exige la vie en société. Il serait certes naïf de penser que le langage intérieur suffit à créer la conscience de soi. Celle-ci est le fruit de processus neurologique et cognitif complexes. Mais au sein de ceux-ci, le langage intérieur est comme le pinceau lumineux d'une lampe qui éclairerait à tous moments ce qui est important pour notre conscience à ce moment.

Son interprétation dans l'avenir  Up Page
Rêves
On pourrait aussi s'interroger sur la conscience de soi (ou pseudo-conscience) que l'on ressent pendant les rêves dont on se souvient au réveil. Apparemment, elle est très forte, mais elle ne s'exprime pas par des paroles, plutôt par des images ou des situations génératrices d'affects impliquant fortement le Moi. Il arrive souvent cependant que, lorsque le sujet se trouve réveillé au cours d'un rêve dont il ne garde pas souvenir, il s'aperçoit qu'il a prononcé mentalement des phrases souvent complexes (parfois dans une langue étrangère connue de lui). De telles phrases ont-elles un rapport avec la construction d'une conscience de soi au cours de ce rêve?

Les références  Up Page
Réseau Pepe
Automates Intelligents
 
Pourquoi ce site
Je crois que, si les êtres humains que nous sommes ne parviennent pas toujours à évoluer comme ils le souhaiteraient _à s'épanouir professionnellement, sentimentalement et sexuellement (ce que j'appelle les "trois pôles d'intérêts", en psychologie)_ c'est parce qu'il y a des barrages qui entravent leur désir d'accéder à un rêve inachevé. Je pars du principe que tout est possible, à condition de s'entourer de gens qui nous poussent à croire en nous.
 
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Mais encore …  Up Page
Ce que vous avez toujours voulu savoir
La grande question, sans doute trop rapidement évacuée par Alain Morin, est celle de savoir si, en amont ou en aval du langage intérieur, n'existent pas des consciences de soi non formulées qui représenteraient le cœur même du processus de conscience.
 
"Je ne sais comment, vous lecteur, vous vous représentez vous-même à vous-même. Mais en ce qui me concerne, il est très rare, voire exceptionnel, que je fasse appel aux concepts et aux phrases du langage social pour me situer dans le passé et dans le futur, c'est-à-dire pour prendre conscience de moi. Pour parler simplement, je ne me parle pas à moi-même - ce qui ne m'empêche pas je l'espère être aussi conscient et intelligent qu'un autre. J'ai même tendance, évidemment à tort, à considérer que ceux qui doivent se parler à eux-mêmes pour pouvoir penser sont légèrement débiles: c'est parce qu'ils ne maîtriseraient pas la pensée abstraite rapide qu'ils devraient se parler à eux-mêmes. On attend de la conscience développée une vitesse de réaction et, par ailleurs, une ampleur dans le champ d'observation qui paraissent incompatibles avec le passage par le langage. Le langage n'est qu'un pis-aller, fortement réducteur et ralentisseur, et servant surtout à communiquer avec autrui. Certes, il a l'avantage de formaliser les contenus de la conscience spontanée, de les préciser en les rattachant à l'ensemble des contenus cognitifs de la société. Mais il ne représente qu'une phase parmi d'autres dans le processus plus général d'émergence des contenus de conscience". Jean-Paul Baquiast
 
"Il faut aussi mentionner le fait que la conscience de soi, s'exprimant par le langage intérieur, ne paraît pas nécessaire au fonctionnement de l'esprit conscient, même dans les processus supposant un grand déploiement de ce que l'on appelle l'intelligence. Quand je lis un article scientifique un peu compliqué (je vous recommande la cosmologie) et que j'essaye de le comprendre, je m'immerge complètement dans le discours de l'auteur de façon à ce que ce discours vienne sans interférences mobiliser les registres d'informations et d'intellection que je peux avoir sur le sujet. Ce faisant je ne perds sans doute pas en arrière-plan conscience du fait que c'est moi qui lit ceci, avec ma propre expérience, et non un anonyme personnage. Mais cette conscience vague ne m'aide en rien à comprendre le sujet. Au contraire elle risquerait si elle devenait trop prégnante, c'est-à-dire si elle se formalisait en langage intérieur, de m'ôter l'objectivité dont j'ai besoin pour pénétrer la pensée de l'auteur. Comment alors qualifier le travail complexe qui s'accomplit en mon esprit au moment précis où j'essaye de comprendre ce que je lis, sans recours à des paroles intérieures?". Jean-Paul Baquiast